La fausse paix de Trump
WASHINGTON, D.C. – Le 27 juin 2025, un accord de paix historique a
été signé sous les auspices du président Donald Trump, entre le Rwanda et la
République démocratique du Congo (RDC). Salué comme un triomphe de la
diplomatie américaine, le texte devait mettre fin à un conflit qui ensanglante
l'Est du Congo depuis des décennies. La Maison Blanche a célébré l’événement
comme une preuve de l’efficacité de sa nouvelle approche des affaires
étrangères.
Mais pour les millions de
Congolais qui fuient la violence quotidienne, cette "paix" est un
mensonge dangereux.
L’illusion diplomatique
Sur le papier, l’accord
de Washington est une liste de bonnes intentions : fin des hostilités, retrait
des troupes rwandaises, neutralisation des groupes armés, et respect de
l’intégrité territoriale. Cependant, sur le terrain, rien n'a changé. Les
massacres, les viols de masse et les déplacements de populations se poursuivent
à un rythme alarmant.
Les rapports des Nations
Unies sont catégoriques : le M23, soutenu par le Rwanda, continue d’occuper des
territoires stratégiques au Nord-Kivu, de piller les ressources minières et de
semer la terreur. Le retrait des forces rwandaises, pilier de l’accord, ne
s’est tout simplement pas matérialisé. En réalité, l’accord a offert au Rwanda
une couverture diplomatique, lui permettant de poursuivre son offensive sans
craindre de sanctions sérieuses de la part des États-Unis.
Le narratif du malentendu
Le texte de l'accord est
un miroir des priorités diplomatiques qui ont prévalu à Washington, et non de
la réalité du terrain. L'accent est mis sur la neutralisation des FDLR, un
groupe affaibli qui ne représente plus de menace existentielle pour le Rwanda.
En faisant de ce point l’élément central du pacte, l’administration Trump a
validé la justification de l’agression rwandaise, minimisant ainsi le rôle de
Kigali dans le conflit actuel.
Cet accord, qui ne
contient aucun mécanisme contraignant, a toutes les apparences d’une victoire
politique à Washington. Il permet aux décideurs de revendiquer un succès,
tandis que le peuple congolais paie le prix de cette “paix de façade”. Les
promesses d’intégration des groupes armés sont perçues par de nombreux
observateurs comme une tentative de légitimer l’occupation de facto de
certaines zones, ouvrant la voie à une balkanisation du pays.
Un crime par le silence
Le discours de Donald
Trump sur la paix en RDC est plus qu’une simple exagération politique. Il est un
déni de justice.
- Il rend les victimes invisibles. Chaque déclaration de “paix” nie la
souffrance des millions de déplacés, des femmes violées et des familles
endeuillées qui survivent dans des conditions inhumaines.
- Il renforce l’impunité. En célébrant une fausse paix, les
États-Unis envoient le message que le Rwanda peut poursuivre son agression
sans conséquences.
- Il affaiblit la RDC. Le gouvernement congolais se retrouve dans
une position où il est contraint d'applaudir un accord qui ne sert pas les
intérêts de son peuple, risquant de fragiliser sa souveraineté.
La vérité est que le
Congo n’a pas besoin de slogans. Il a besoin de justice. Il a besoin que le
Rwanda retire ses troupes. Il a besoin que les crimes de guerre soient jugés.
La paix ne se décrète pas depuis un bureau à Washington ; elle se construit sur
le terrain, avec la dignité et la sécurité des populations.
L'accord de Washington
n’a pas apporté la paix. Il a simplement offert un parapluie diplomatique pour
protéger ceux qui continuent de commettre des atrocités.
Prepared par :
Sam Nkumi
& Gilberte Bienvenue
African Rights
Alliance
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