Tuesday, 19 August 2025

La fausse paix de Trump

 La fausse paix de Trump

WASHINGTON, D.C. – Le 27 juin 2025, un accord de paix historique a été signé sous les auspices du président Donald Trump, entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Salué comme un triomphe de la diplomatie américaine, le texte devait mettre fin à un conflit qui ensanglante l'Est du Congo depuis des décennies. La Maison Blanche a célébré l’événement comme une preuve de l’efficacité de sa nouvelle approche des affaires étrangères.

Mais pour les millions de Congolais qui fuient la violence quotidienne, cette "paix" est un mensonge dangereux.

L’illusion diplomatique

Sur le papier, l’accord de Washington est une liste de bonnes intentions : fin des hostilités, retrait des troupes rwandaises, neutralisation des groupes armés, et respect de l’intégrité territoriale. Cependant, sur le terrain, rien n'a changé. Les massacres, les viols de masse et les déplacements de populations se poursuivent à un rythme alarmant.

Les rapports des Nations Unies sont catégoriques : le M23, soutenu par le Rwanda, continue d’occuper des territoires stratégiques au Nord-Kivu, de piller les ressources minières et de semer la terreur. Le retrait des forces rwandaises, pilier de l’accord, ne s’est tout simplement pas matérialisé. En réalité, l’accord a offert au Rwanda une couverture diplomatique, lui permettant de poursuivre son offensive sans craindre de sanctions sérieuses de la part des États-Unis.

Le narratif du malentendu

Le texte de l'accord est un miroir des priorités diplomatiques qui ont prévalu à Washington, et non de la réalité du terrain. L'accent est mis sur la neutralisation des FDLR, un groupe affaibli qui ne représente plus de menace existentielle pour le Rwanda. En faisant de ce point l’élément central du pacte, l’administration Trump a validé la justification de l’agression rwandaise, minimisant ainsi le rôle de Kigali dans le conflit actuel.

Cet accord, qui ne contient aucun mécanisme contraignant, a toutes les apparences d’une victoire politique à Washington. Il permet aux décideurs de revendiquer un succès, tandis que le peuple congolais paie le prix de cette “paix de façade”. Les promesses d’intégration des groupes armés sont perçues par de nombreux observateurs comme une tentative de légitimer l’occupation de facto de certaines zones, ouvrant la voie à une balkanisation du pays.

Un crime par le silence

Le discours de Donald Trump sur la paix en RDC est plus qu’une simple exagération politique. Il est un déni de justice.

  • Il rend les victimes invisibles. Chaque déclaration de “paix” nie la souffrance des millions de déplacés, des femmes violées et des familles endeuillées qui survivent dans des conditions inhumaines.
  • Il renforce l’impunité. En célébrant une fausse paix, les États-Unis envoient le message que le Rwanda peut poursuivre son agression sans conséquences.
  • Il affaiblit la RDC. Le gouvernement congolais se retrouve dans une position où il est contraint d'applaudir un accord qui ne sert pas les intérêts de son peuple, risquant de fragiliser sa souveraineté.

La vérité est que le Congo n’a pas besoin de slogans. Il a besoin de justice. Il a besoin que le Rwanda retire ses troupes. Il a besoin que les crimes de guerre soient jugés. La paix ne se décrète pas depuis un bureau à Washington ; elle se construit sur le terrain, avec la dignité et la sécurité des populations.

L'accord de Washington n’a pas apporté la paix. Il a simplement offert un parapluie diplomatique pour protéger ceux qui continuent de commettre des atrocités.

Prepared par :

Sam Nkumi &  Gilberte  Bienvenue

African  Rights Alliance

 

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